Rencontre avec Michael et Yannick, associés-coopérateurs dans la Meuse


L'exploitation agricole que gère aujourd'hui Michael, avec l'appui de son frère Yannick et d'un salarié, n'a plus grand-chose à voir avec la ferme de ses débuts, en 1998, qui comptait, à l'époque, une cinquantaine d'hectares de cultures et 30 vaches allaitantes. En 1999, Michael s'associe avec ses parents, encore en activité, puis avec son frère en 2002. En 2019, ils créent une entreprise de travaux agricoles (ETA). Le terrain de jeu s'agrandit en 2020 avec la reprise d'une exploitation céréalière et l'arrêt de l'élevage laitier pour se consacrer encore davantage aux grandes cultures; de nouveaux bâtiments où ils stockent désormais la quasi-intégralité de leurs céréales. Michael, acteur de la première promotion du programme TRANSITIONS, souligne : « Les conditions d’accès recouvraient à 90 % nos pratiques et je suis fier de participer à un programme pionnier, formateur et rémunérateur de pratiques vertueuses ». Il déplore, en revanche, que sa position géographique soit un frein à sa participation aux autres formations et événements proposés par la Coopérative, souvent organisés dans les territoires plus centraux. Assidu aux réunions techniques d’hiver, il y constate une baisse notable du nombre de participants, liée selon lui à la question de l’éloignement mais aussi à la diversité des problématiques sur un même secteur. « À Chardogne, où je cultive, dans la Meuse, on n’a pas la même terre ni le même climat qu’à Givry-en-Argonne ou à Noirlieu, deux localités marnaises où on parle betteraves et pommes de terre. De ce fait, il est difficile de concevoir un contenu qui s’adresse à tous. »
Pour Michael, la Coopérative, c'est avant tout la proximité, « en premier lieu celle des silos collecteurs, surtout pour ceux qui ne stockent pas à la ferme, ce qui était notre cas encore tout récemment, et aussi parce que les silos proposent des services associés comme de l'aliment pour bétail en libre-service ». Question de facilité, donc, mais aussi d'économie, de temps et de coût de transport. En cela, ArterreSHOP répond à un vrai besoin. Michael apprécie aussi la Bourse aux céréales, la Bourse d'échange de semences, le point sur les marchés d'intrants ou de céréales et reconnaît une véritable expertise agronomique, technique et commerciale à VIVESCIA, même si : « Je suis à 90% en gestion autonome car j'aime bien garder la main sur les ventes, surtout dans un souci de gestion de trésorerie », précise-t-il, « un réflexe d'ancien éleveur laitier qui perçoit une rémunération mensuelle ». « La Coop est dynamique », ajoute-t-il, « elle cherche à aller de l'avant, à innover, et cela correspond bien à mon tempérament et à mes attentes, moi qui suis un grand utilisateur de nouvelles technologies. » Convaincu que l'union fait la force, « surtout face à des industriels de l'agroalimentaire », Michael est très attaché au modèle coopératif et à ses valeurs. « Si, demain, VIVESCIA n'était plus là, je me sentirais un peu orphelin », ajoute-t-il dans un sourire. Son souhait à l'horizon 2030 ? « Qu'elle (la Coop) continue à éclairer le chemin, à anticiper et à nous accompagner sur les transitions nécessaires, à nous représenter auprès des grandes instances de décision et à contribuer à infléchir, si besoin, des orientations politiques qui nous seraient défavorables. »