Portrait

Rencontre avec Simon Deglaire, associé-coopérateur dans les Ardennes

Simon Deglaire
carte Bairon
Polyculture (maïs ensilage, maïs grain, blé, orge de
printemps, escourgeon, avoine), pairies temporaires et élevage à Bairon (08)

La préservation des sols et de la biodiversité est un vrai cheval de bataille pour Simon, laquelle s’inscrit dans la tradition familiale : « Mon père et mes oncles ont fait partie des pionniers de l’agriculture bio et, à l’époque – en 70 –, on les prenait pour des marginaux, raconte-t-il. Lorsqu’ils ont dû revenir à l’agriculture conventionnelle par nécessité, ils ont conservé une logique de pratiques raisonnées et, aujourd’hui, je continue dans cette voie. L’an dernier, je n’ai utilisé aucun fongicide. Pas par principe, mais parce que je passe beaucoup de temps à aller voir les parcelles pour déterminer si le besoin existe ou pas ». Simon est donc naturellement intéressé par toutes les innovations qui peuvent pallier cette préoccupation et il en est convaincu : « Le matériel de dernière génération pour le désherbage de précision, comme les robots, représente l’agriculture du futur ». Des investissements encore trop coûteux, pour ce jeune exploitant fraîchement installé (2016) et qui cherche son rythme de croisière. « Mais on fait autrement, j’ai investi dans une bineuse équipée d’une caméra et qui se déplace de manière autonome dans les rayons de maïs, par exemple. J’arrive à sauter un traitement lorsque, bien sûr, le temps m’y autorise. » Il utilise la technique de lutte biologique contre la pyrale du maïs par trichogrammes (un insecte qui parasite les œufs de pyrale) depuis déjà sept ou huit ans « de manière manuelle jusqu’à l’an dernier, ce qui nécessitait d’être nombreux car le travail est fastidieux et qu’il faut les épandre rapidement avant éclosion ». Cette année, il a opté pour la tranquillité d’esprit et le gain de temps : un drone survole ses parcelles prégéolocalisées et largue les trichogrammes en toute autonomie, à la vitesse d’un hectare toutes les deux minutes. « Un simple coup de fil pour me prévenir de la date du traitement suffit, je n’ai pas besoin d’être présent », se réjouit Simon. Dans les prochaines années, Simon envisage de recourir aux techniques de modulation automatique pour la fertilisation et la santé végétale mais, pour l’heure, « j’essaie de faire le plus possible avec le moins possible ».

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Avec le drone, un simple coup de fil pour me prévenir de la date du traitement suffit, je n’ai pas besoin d’être présent.
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Simon Deglaire
Publié le Mercredi 25 septembre 2024