Tous engagés, VIVESCIA sur une nouvelle dynamique
Bilan de l’exercice 2019-2020 et Perspectives
Quel est votre regard sur l’exercice écoulé ?
Olivier Miaux – Cet exercice confirme que VIVESCIA a bel et bien pris un nouveau départ. Pour preuves : l’ensemble des initiatives stratégiques et des plans de transformation engagés au sein de la Coopérative et de tous les métiers de VIVESCIA Industries. C’est un véritable motif de satisfaction. Mais comment ne pas évoquer le caractère exceptionnel de cet exercice qui a vu l’irruption d’une pandémie mondiale, un confinement inédit des trois quarts de la population mondiale et un ralentissement brutal de l’économie, des échanges commerciaux, du tourisme au printemps 2020…Ce fut une séquence éprouvante pour nos collaborateurs. Je veux tous les remercier pour leur engagement et pour leur pugnacité, jour après jour. Ils ont réussi à la fois à protéger leur santé et celle de leurs collègues, à maintenir la continuité de nos activités et à poursuivre la mise en œuvre de nos projets de transformation et de développement. Ces efforts n’ont pas été vains. Certes, les résultats consolidés du Groupe sont fortement pénalisés par la crise sanitaire qui a sévèrement impacté la performance de nos activités Malt et Boulangerie-Pâtisserie-Viennoiserie. Mais les transformations, engagées depuis l’été 2019 avec beaucoup de détermination, ont contribué à la préservation de la santé financière et économique de VIVESCIA. Elles constituent un socle solide de rebond, en particulier pour nos métiers de transformation, dès que la crise sanitaire sera derrière nous et que les marchés de consommation, en particulier le secteur de la restauration hors domicile, auront retrouvé des couleurs. En attendant, nous devons nous armer de patience.
Plus précisément, qu’en est-il pour les activités de la Coopérative et pour VIVESCIA Industries ?
Jean-Luc Jonet – Tout au long de cet exercice, malgré les contraintes imposées par la crise sanitaire, la Coopérative a réalisé une performance économique correcte et a assuré une qualité de service globale satisfaisante auprès des agriculteurs. Elle a tenu ses engagements budgétaires et mené de front des chantiers structurants sans jamais en ralentir le rythme. Parmi les motifs de satisfaction, le Plan de performance logistique (PPL) est bien enclenché. De nombreux échanges, conjuguant dialogue et pédagogie, se sont engagés sur tout le territoire de la Coopérative, entre élus, associés-coopérateurs et équipes terrain. C’est indispensable, car il s’agit d’un plan de transformation qui change certains points de repère. Nous passons à une logistique davantage fondée sur des flux pour partie revisités, des livraisons à la ferme pour les intrants et des marchés davantage tirés pour les grains. Avec les autres chantiers d’excellence opérationnelle, nous avons déjà réussi à enclencher une baisse de nos charges d’exploitation de 4 %. Je tiens à remercier les équipes pour leur engagement. Je veux aussi souligner la bonne optimisation du pilotage de la valorisation des grains des associés-coopérateurs grâce à une agilité accrue des équipes commerce et logistique, et ce malgré des marchés de brasserie, amidonnerie et éthanolerie bousculés en fin de campagne par les effets de la crise sanitaire. De leurs côtés, les filiales agricoles de la Coopérative, les sociétés Sepac-Compagri (activité de négoce) et Compas-Minjard (activité d’agrofournitures et d’emballages pour le secteur viticole) ont été affectées dans leur performance économique par la dégradation de la conjoncture agricole et par les effets de la crise sanitaire. SeVeal (activité de distribution d’intrants) et VIVESCIA Transport ont tenu, quant à elles, leurs objectifs.
Olivier Miaux – Pour VIVESCIA Industries, nous pouvons scinder l’exercice en deux temps. Il y a eu un avant Covid-19 et un après !
Jusqu’à fin février, le redressement économique était très bien engagé, particulièrement pour notre activité de Boulangerie-Viennoiserie-Pâtisserie (BVP) qui connaissait depuis quelques exercices une situation difficile. à fin février 2020, le résultat opérationnel (EBITDA) de VIVESCIA Industries était en progression de près de 20 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent, en ligne avec les objectifs budgétaires. Il traduisait les premiers effets du travail accompli. Cette performance nous permettait de projeter la fin de l’exercice avec beaucoup de confiance. Sans cette crise sanitaire, son EBITDA annuel aurait très certainement progressé de 20 à 25 %.
L’irruption de la pandémie et le confinement mondial ont malheureusement porté un coup d’arrêt brutal à cette bonne trajectoire économique. La fermeture des bars et des restaurants et l’arrêt du tourisme ont entraîné une baisse du chiffre d’affaires de près de 250 millions d’euros sur le dernier quadrimestre par rapport aux projections, et une réduction extrêmement marquée des résultats de nos activités BVP et malt, très exposées à ces marchés de restauration hors domicile. Ces deux activités représentent près de 70 % du chiffre d’affaires de VIVESCIA Industries. Soulignons que, dans ce contexte très chahuté, les autres activités – meunerie, maïserie, nutrition animale, biotechnologies et R&D – ont réussi à dégager de bonnes performances grâce au travail et à l’importante agilité des équipes.
Enfin, notons que les chantiers de transformation se sont poursuivis avec énergie pendant le dernier quadrimestre. La crise sanitaire n’a pas ébranlé l’engagement et la détermination des équipes.
Comment avez-vous géré la crise sanitaire et ses effets sur le Groupe ?
Olivier Miaux – La réaction de la communauté VIVESCIA face à cette crise hors norme force le respect. Dès le début du confinement, les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire ont été identifiés comme prioritaires : notre responsabilité sociétale était forte. Les agriculteurs devaient pouvoir continuer à travailler dans les champs avec l’appui des équipes de la Coopérative. Nos activités de transformation, avec des produits de première nécessité (farine, pain) étaient aussi vitales.
Toutes nos entreprises ont mis en place des cellules de crise, ainsi qu’à l’échelle du Groupe, pour piloter en temps réel les effets de cette pandémie. Le soutien indéfectible de nos instances de gouvernance, notre Président, le Conseil d’administration, le Sicom et le Conseil de surveillance de VIVESCIA Industries, a été précieux. Dans un contexte instable et parfois anxiogène pour les équipes, au plus fort de la crise pendant le confinement, nous avons pu assurer une continuité sans faille de nos activités. Car, à chaque fois, les équipes ont su trouver des solutions. Leur expertise et leur engagement conjugués à leur inventivité pour s’adapter et travailler autrement ont été remarquables, et sont un formidable atout pour l’avenir du Groupe !
Jean-Luc Jonet – Cet état d’esprit de conquête, d’aller de l’avant est indispensable pour accompagner les changements qui sont à l’œuvre au sein de nos entreprises. Dans un contexte agricole toujours plus difficile avec des revenus structurellement fragilisés et une récolte 2020 décevante pour bon nombre d’associés-coopérateurs, transformer la Coopérative est un devoir ! Il nous faut poursuivre nos chantiers en cours et engager de nouvelles initiatives pour amplifier la dynamique initiée. Parallèlement, à l’enclenchement de l’année 2 du plan de transformation logistique, l’un des enjeux majeurs de l’année 2020-2021 sera de renforcer les démarches filières avec nos collègues de VIVESCIA Industries, mais aussi avec nos clients de l’agroalimentaire. Face aux changements climatiques, aux enjeux carbone et biodiversité, l’expertise agronomique sera plus que jamais au cœur de nos plans d’action. Enfin, 2021 marquera le début de la mise en œuvre de « VIVESCIA Agriculture 2025 ». Cette feuille de route, finalisée en fin d’année 2020 et portée par le Conseil d’administration et l’équipe de direction, a l’ambition d’amplifier la transformation et de tracer le chemin de la Coopérative au bénéfice des associés-coopérateurs pour les cinq prochaines années.
Olivier Miaux – J’ajoute que les effets de la crise sanitaire et économique auraient été beaucoup plus lourds sur nos résultats si les équipes n’avaient pas, dès le mois de mars, pris toutes les mesures d’économies pour préserver la situation financière de nos entreprises. Ainsi, près de vingt millions d’euros ont été économisés sur les charges, et autant sur le différé des dépenses d’investissement.
Face à cette crise sanitaire persistante, comment voyez-vous les perspectives d’avenir pour le Groupe ?
Olivier Miaux – Pour les métiers de transformation, le décalage de 18 à 24 mois de notre plan d’affaires à moyen terme en raison de la crise sanitaire et économique n’obère pas ma grande détermination à accélérer, avec les équipes de VIVESCIA Industries, le déploiement des plans d’action initiés pour développer nos volumes et nos politiques d’innovation tout en améliorant encore l’efficience opérationnelle de toutes nos activités. Cette pandémie mondiale persistante nous impose collectivement, par ailleurs, la plus grande prudence dans le pilotage opérationnel de nos activités, de nos engagements d’investissements afin de préserver nos équilibres financiers.
La crise et les épreuves que nous traversons sont un catalyseur pour agir encore plus collectivement, avec rigueur et discipline. Le courage, la volonté, l’agilité déployés par les équipes, qui ont prévalu ces derniers mois avec brio pour contribuer à maintenir les chaînes agricoles et agroalimentaires debout et à préserver aussi la santé de nos entreprises, sont les moteurs de notre relance post-crise !
Jean-Luc Jonet – Cet état d’esprit de conquête, d’aller de l’avant est indispensable pour accompagner les changements qui sont à l’œuvre au sein de nos entreprises. Dans un contexte agricole toujours plus difficile avec des revenus structurellement fragilisés et une récolte 2020 décevante pour bon nombre d’associés-coopérateurs, transformer la Coopérative est un devoir ! Il nous faut poursuivre nos chantiers en cours et engager de nouvelles initiatives pour amplifier la dynamique initiée. Parallèlement, à l’enclenchement de l’année 2 du plan de transformation logistique, l’un des enjeux majeurs de l’année 2020-2021 sera de renforcer les démarches filières avec nos collègues de VIVESCIA Industries, mais aussi avec nos clients de l’agroalimentaire. Face aux changements climatiques, aux enjeux carbone et biodiversité, l’expertise agronomique sera plus que jamais au cœur de nos plans d’action. Enfin, 2021 marquera le début de la mise en œuvre de « VIVESCIA Agriculture 2025 ». Cette feuille de route, finalisée en fin d’année 2020 et portée par le Conseil d’administration et l’équipe de direction, a l’ambition d’amplifier la transformation et de tracer le chemin de la Coopérative au bénéfice des associés-coopérateurs pour les cinq prochaines années.
Olivier Miaux – Il est important de souligner que le Groupe a les moyens de traverser cette crise inédite. Au mois de juillet 2020, nous avons conclu en effet avec succès notre refinancement (prêts syndiqués bancaires d’une maturité de 5 ans) engagé à l’automne 2019, à hauteur de 1,040 milliard d’euros pour la Coopérative et VIVESCIA Industries.Aujourd’hui, nos moyens financiers sont renforcés pour bâtir notre futur et nourrir notre dynamique de (re)conquête, dans un monde en pleins bouleversements économiques, soumis aux aléas climatiques et aux attentes toujours plus fortes et variées des citoyens-consommateurs.
Nos atouts sont là : l’expertise de nos équipes, un management renforcé, la force de notre modèle d’affaires qui connecte l’amont et l’aval et notre chaîne de valeur des grains, la reconnaissance des savoir-faire agricoles et des pratiques durables des associés-coopérateurs par de grands acteurs agroalimentaires et par nos clients industriels, la place de nos métiers de transformation sur les marchés français et à l’international.
Avec notre Président, le Conseil d’administration, Jean-Luc et le Comité exécutif du Groupe, nous sommes déterminés à prendre toutes les décisions nécessaires pour faire grandir VIVESCIA, hisser la Coopérative à la hauteur de ses enjeux, à l’aune d’une véritable révolution agricole et climatique, et à continuer à remettre VIVESCIA Industries dans une trajectoire économique solide.