Rencontre avec Charlélie Bosseler, associé-coopérateur dans l’Aube
Ce fils d’agriculteur, exploitant depuis 2019 (400 hectares), associé-coopérateur dans l’Aube dans la Section Lacs & Briennois et vice-Président du bureau des JA de l’Aube, ne se destinait pas à travailler aux champs. Après un bac techno agricole obtenu au lycée de SaintPouange dans l’Aube, puis un BTS ACSE*, il revient travailler un an dans l’exploitation familiale. Et décide de bifurquer vers une licence banque à l’IUT de Troyes en alternance à Groupama.
La terre, c’est sa culture mais les chiffres et le commerce l’attirent davantage... « tout le monde se demandait ce que je faisais là avec mon profil agricole », raconte-t-il encore amusé...Il enchaîne avec un poste de conseiller commercial chez Groupama puis Groupama Banque. Lorsqu’une évolution familiale lui offre une première opportunité de s’installer, son expérience lui sera précieuse pour bâtir son dossier, mais le projet n’aboutit pas. Il revient finalement à la ferme familiale en 2018, en s’associant avec son père et son frère. « Je m’occupe de toute la partie finance et administrative, mon frère de tout ce qui relève de la technique... ». Premier gros dossier à gérer : l’obtention du GLOBALG.A.P., une certification européenne devenue la norme même si « les efforts consentis par l’exploitant ne sont pas valorisés », regrette-t-il.
Son quotidien alterne entre les activités de bureau et le travail aux champs, même s’il avoue que les deux s’entremêlent souvent : « Tous les jours, je consulte les cours pour essayer de trouver le meilleur créneau… hier pendant la moisson, je vendais des céréales avec mon téléphone ». Pour Charlélie, pas question de se contenter d’un prix moyen lorsqu’il y a possibilité d’arbitrer soi-même.
que de produire. Nous, on y regarde de plus près.
L’approche est résolument différente : « Notre parc matériel était ancien avec beaucoup d’entretien. Désormais, nous achetons du neuf pour limiter les coûts et bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse. Et nous avons opté pour l’IS, un régime beaucoup plus adapté à notre activité », rajoute-t-il. En vrai entrepreneur, Charlélie raisonne à long terme et défend une vision du métier beaucoup plus gestionnaire.
* Analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole.
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ET LA MOISSON D’ÉTÉ ?
« Cette année, les conditions de récolte étaient idéales. Je crois que je ne reverrai plus cela de sitôt ! On pouvait attaquer tôt le matin car il n’y avait pas de rosée et tourner tard le soir car il n’y avait pas de fraîcheur. Résultat, on a bouclé la moisson en cinq jours contre un mois l’an dernier ! Et du coup, j’ai pu prendre un grand week-end », raconte en riant Charlélie.