Rencontre avec Christophe Polliot, agriculteur-coopérateur dans les Vosges
« Je trouve ces nouvelles technologies vraiment motivantes parce qu’elles nous aident à mieux faire ce qui est la base de notre métier : prendre soin de notre sol, de notre outil de travail ! » Christophe et son associé, Philippe Mongin, ont regroupé leurs fermes familiales pour former un GAEC depuis 2004 avec deux autres agriculteurs, tous deux partis, depuis, à la retraite. Faute de main-d’œuvre malgré la robotisation de la traite en 2009, ils cèdent alors leur atelier de vaches laitières à un jeune exploitant pour se concentrer sur les céréales. Très impliqués dans les pratiques agroécologiques, ils sont membres du Club Agrosol depuis 2012 et leurs fermes font l’objet d’un protocole d’étude des sols avec Earthworm1 . « Ce que nous recherchons avant tout, c’est à optimiser nos interventions, explique Christophe, et ces outils d’aide à la décision sont précieux, surtout pour notre territoire très hétérogène où l’on peut trouver trois types de terre sur une même parcelle ! » Déjà utilisateurs des outils de modulation Farmstar (fertilisation) et Xarvio (santé végétale), ils ont investi dans deux stations météo Sencrop depuis le printemps dernier. « Si ce n’était le prix, nous serions équipés depuis longtemps, plaisante Christophe, mais il arrive un moment où il faut franchir le pas, d’autant que, réflexion faite, ce n’est pas si coûteux » (moins de 1 000 euros pour le matériel, environ 200 euros par an pour l’abonnement).
La réticence de départ, la crainte d’une trop grande dépendance à la technologie, a bien vite été balayée par la robustesse du matériel, sa simplicité d’utilisation et les bénéfices apportés. « C’est vraiment le prolongement de nos autres OAD2 . On savait quoi mettre et à quelles doses et, maintenant, on nous dit quand… » Composées d’un pluviomètre (pluviométrie, température sèche ou humide, taux d’humidité et point de rosée) et d’un anémomètre (direction et vitesse du vent, alerte rafales), les stations météo transmettent des données précises et fiables en temps réel sur les conditions météorologiques et agronomiques des parcelles. Chacune d’entre elles indique, selon la nature des traitements prévus (foliaires ou racinaires, systémiques ou de contact…), les meilleures fenêtres d’intervention. De quoi éviter des traitements inutiles ou mal ciblés pour cause de facteurs limitants et anticiper plusieurs blocages météorologiques, comme le risque de gel ou le vent. « Et pour des travaux de nuit sur sol gelé, comme la destruction de couverts, c’est très pratique aussi, poursuit Christophe. Je mets une alarme et je suis prévenu en temps utile. » Il en est convaincu, la modulation comme les outils d’analyse et de cartographie de l’état des sols en temps réel (Precifield), c’est l’avenir.
1. Earthworm est une organisation internationale à but non lucratif qui travaille avec les agriculteurs, les communautés locales,
les gouvernements et les partenaires pour créer des pratiques régénératrices dans la nature.
2. Outils d’aide à la décision.