Portrait

Rencontre avec Philippe Hercot, agriculteur-coopérateur dans la Marne

Philippe Hercot
carte Saint-Utin
Polyculture (blé, orge d’hiver et de printemps, colza, tournesol, betterave, lentilles, vesce, luzerne) à Saint-Utin (51)

Philippe est venu rejoindre son frère sur la ferme familiale en 1994 et perpétue la tradition : « Nous sommes multiplicateurs de semences, y compris sous numéros, depuis au moins trois générations », précise-t-il. Pour autant, Philippe et son frère restent ouverts aux évolutions de leur métier : « Les nouvelles technologies, c’est intéressant et, dès qu’elles sont économiquement accessibles, on y va ». Pour l’heure, ils travaillent depuis trois ans avec le logiciel de pilotage des maladies Xarvio® pour la culture du blé. L’objectif ? Optimiser le positionnement des interventions fongicides pour les céréales et réduire leur utilisation lorsque c’est possible. Grâce à l’analyse des images satellite des parcelles sous contrat, le logiciel – qui s’appuie sur des algorithmes prenant en compte d’autres variables telles les conditions météorologiques ou encore les caractéristiques de la variété cultivée – détermine le niveau de vulnérabilité aux maladies et la nécessité ou pas d’intervenir. « Avec la multiplication des aléas climatiques et leur impact sur les cultures, parfois variable d’une parcelle à l’autre, c’est précieux. » Chaque semaine, Philippe reçoit sur son mobile une prévision à trois semaines des stades et des traitements préconisés à une période donnée et, pour chaque parcelle, le rappel de la semaine précédente (au cas où l’intervention n’a pas été encore faite). Des informations qui pourraient même être transmises directement à la console du pulvérisateur, si celui-ci est connecté, ce qui n’est pas le cas. « Mais on y pense, car notre équipement est un peu vieillissant. »

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En mettre moins, au bon moment et au bon endroit ou éviter la
passe de trop, c’est économiquement et écologiquement
appréciable.
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Philippe Hercot

Après une première année de test sur cinq parcelles seulement, « j’ai été conquis par le système et je l’utilise depuis deux ans sur la totalité des surfaces de blé, soit entre 16 et 20 parcelles », nous explique Philippe. Ce qui l’a convaincu ? « Grâce au planning d’intervention, je peux mieux m’organiser et surtout anticiper ! » Autre bénéfice : la sérénité. « Parce qu’on doute toujours, malgré l’expérience » et, même si l’observation visuelle reste primordiale, « c’est quand même notre métier ». « Avoir un avis complémentaire, c’est mieux. Sans Xarvio, on aurait tendance à intervenir tout de suite quand l’outil préconise d’attendre ou même de ne pas intervenir, dans le cas de stress physiologique. En mettre moins, au bon moment et au bon endroit ou éviter la passe de trop, c’est économiquement et écologiquement appréciable », se félicite-t-il. « Et la plante s’en porte mieux, elle est moins stressée et on le retrouve dans la qualité du grain et dans le rendement », ajoute Philippe. « Économiquement, il faut juger sur plusieurs années. Aucune année ne ressemble à la précédente, surtout ces derniers temps, et la pression de la maladie diffère mais cela peut représenter de 20 à 25 % d’économie. » Philippe et son frère se sont équipés de deux stations météo Sencrop couplées avec Xarvio et envisagent d’utiliser le système de modulation des apports d’engrais Farmstar dans un futur proche.

Publié le Mercredi 25 septembre 2024