Châlons-en-Champagne : rencontre avec Pierre-François Chavanes, agriculteur-coopérateur
À Châlons-en-Champagne, il reste une ferme en ville. Celle de Pierre-François Chavanes, qu’il a convertie peu à peu au bio. Son bureau est installé dans l’ancien poulailler, au cœur d’un petit hameau.
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2010 : Arrivée sur l’exploitation familiale comme salarié pour se tester et apprendre.
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2012 : Reprise de l’exploitation. Démarrage, un an plus tard, de la conversion en bio, avec la luzerne. Fin de la conversion, en 2019, par le blé.
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2021 : Rachat de 50% de l’ETA de son père et début de la conversion de l’exploitation travaillée en prestation. Partenariat avec une bergerie dans un échange alimentation/fertilisation.
Un retour aux sources
Hormis une toute première expérience, Pierre-François Chavanes a toujours travaillé autour de l’agriculture avant de revenir sur l’exploitation familiale. « En sortant de Science-Po Bordeaux, j’ai eu une courte expérience de journaliste dans un magazine spécialisé en planche à voile car je pratiquais ce sport avec passion. Puis, je suis passé dans une entreprise de biotech qui travaillait sur les molécules d’intérêt de la luzerne, au CDER donc plus sur l’économie et la gestion, et enfin dans l’assurance grêle. Bref, je me rapprochais progressivement de l’installation sachant que j’ai toujours eu envie d’être un jour mon propre patron », sourit celui qui s’avoue aussi passionné d’accordéon.
Avant de sauter le pas, il prend deux ans pour apprendre et se tester en tant que salarié sur l’exploitation familiale. « À l’origine, je suis finalement un citadin et je n’ai pas fait d’études initiales en agriculture, même si j’ai passé mon BPREA. Mais ma formation m’a appris à me poser des questions, à creuser peut-être hors des sentiers battus et surtout à aller au bout des raisonnements », estime Pierre-François.
Le passage au bio
En cherchant une meilleure valorisation à sa luzerne, il se lance dans l’agriculture biologique il y a 9 ans. « Je me suis formé à l’agronomie, auprès de la Coopérative, de la chambre d’agriculture, de la Frab. »
« L'agriculture biologique est une manière de pratiquer mon métier qui me passionne. Mais je ne suis pas extrême dans mon approche, d’ailleurs je n’ai converti mes parcelles que peu à peu. Il faudrait vraiment des recherches dédiées au bio, par exemple pour tester de vieilles variétés, creuser la vie du sol ou l’efficacité des extraits de plantes pour protéger les cultures.» Aujourd’hui, il cultive blé, luzerne, sainfoin porte graines, dactyle porte-graines et lentilles. « Je suis allé jusqu’à 12 espèces sur les 140 hectares avec du sarrasin, du trèfle violet, du ray-grass porte-graines ou bien encore du triticale et de l’avoine. C’était passionnant, mais ça faisait vraiment trop » reconnaît-il.
Nouvelle étape, il est en train d’établir un partenariat avec une bergerie. Ses moutons valoriseront les résidus de culture et, en échange, fertiliseront ses sols. Une belle manière de faire encore progresser agronomiquement l’exploitation.