Rencontre avec Pascal Robert, associé-coopérateur dans la Meuse
La ferme de Pascal s’étend le long des contreforts des Vosges. 140 hectares de terres vallonnées, pas toujours exploitables pour la production de céréales, mais très appréciées de son petit troupeau de vaches allaitantes. L’assolement – blé, orge, colza – est classique pour ce territoire du sud du département de la Meuse, mais Pascal, membre du Club local GIEE - un collectif imaginé avec neuf collègues voisins pour améliorer la qualité des sols tout en optimisant la rentabilité de leur exploitation – pratique l’agriculture de conservation des sols (ACS) et s’essaye depuis quatre ans à la culture du blé de force sur une petite dizaine d’hectares, en complément de sa production de blés polyvalents. Un blé de force en contrat filière avec Grands Moulins de Paris dont le très fort taux de protéines (obligatoirement supérieur à 14,5%) le destine à la fabrication de farines de qualité supérieure pour pains spéciaux ou viennoiseries. « Une variété plus favorable aux sols à plus faible potentiel de type argilo-calcaire superficiels comme les nôtres, explique Pascal, même si elle est difficile à travailler, notamment à cause des aléas climatiques qui peuvent jouer sur le rendement. » C’est pourquoi cette culture nécessite des interventions spécifiques pour faire monter le taux de protéines, notamment avec des apports d’azote plus importants que pour un blé classique. « D’où l’importance de l’outil de pilotage Farmstar pour donner la bonne dose au bon moment et pour que la plante l’absorbe entièrement », précise-t-il. Cette année, Pascal se félicite. Son dernier apport, le 13 avril, a bénéficié des pluies précoces du printemps, juste avant la période de sécheresse de juin. « D’expérience, je savais que si j’attendais le 15 mai, je serais en difficulté. Avec une nouvelle culture, il faut du temps pour se caler. On travaille du vivant… ». Après la récolte, le blé est stocké brièvement à la ferme avant d’être livré en septembre au silo d’expédition. Pascal a choisi la variété MV Toldi, pour laquelle la prime filière est la plus élevée (100 euros la tonne) : « Mais peut-être que nous testerons, dans les prochaines années, les nouvelles variétés encore plus prometteuses qui viennent d’être homologuées… ». Le « nous » inclut son fils Mathieu, 30 ans, qui le seconde déjà et qui reprendra l’exploitation familiale en 2024. Les résultats en blé améliorant sont très aléatoires d’une année sur l’autre : 3 tonnes à 17% de protéines et 4 tonnes à 15% l’an dernier… des rendements faibles, donc, mais très rentables : « Mes meilleures marges sur les blés sont sur les blés améliorants. On peut gagner de l’argent en faisant de la qualité. C’est une autre approche de l’agriculture… ». Cette année, la moisson s’est déroulée en seulement une dizaine de jours et le résultat est exceptionnel : un peu plus de 5 tonnes à 14,8%... De quoi encourager Pascal !
C’est une autre approche de l’agriculture…